Brève biographie

Les années de formation

Maurice Zundel naît le 21 janvier 1897 à Neuchâtel, en Suisse, dans une famille catholique. Sa grand-mère maternelle est protestante et son oncle Frère des écoles chrétiennes.

Il fait ses études à l’école communale protestante où peu de ses camarades sont catholiques. Il passe, en 1907, au collège classique, toujours à Neuchâtel. Il a pour ami Jean Piaget.

À 14 ans, un événement capital survient dans sa vie. Iil se trouve à l’église Notre-Dame de Neuchâtel et sent, comme un appel, la présence de la Vierge.

Il est sensible au problème de la pauvreté, de la justice sociale qu’il discute avec un ami protestant, son voisin qui habite la même maison que lui. Son ami lui fait lire «Les Misérables».

Il entre en 1912 au Grand séminaire St-Michel à Fribourg, avec l’intention de devenir prêtre, mais décide, après une année, d’aller compléter ses études en langue allemande.

À 16 ans, il entre au collège de l’Abbaye bénédictine d’Einsielden où il découvre la richesse de la liturgie. Il est saisi par le silence des moines et le silence lui devient important. Il devient et demeurera toute sa vie Oblat de St Benoît.

1915, il retourne au Grand Séminaire de Fribourg pour entreprendre ses études en théologie. Condisciple de l’abbé Charles Journet.. Là, il a de la peine à supporter la scolastique qui lui semble enfermer Dieu dans un système.

Le jeune prêtre

Le 20 juillet 1919, à 22 ans, il est ordonné prêtre à Friboug, puis célèbre sa première messe à Neuchâtel le 27 juillet.

Il est envoyé vicaire à la paroisse St-Joseph, la plus grande de Genève, où il reçoit charge sur charge. Il est accablé de travail et se sent vidé de toute substance spirituelle. Mais il trouve grâce dans les pauvres, la Sainte Vierge et l’Évangile. Il se signale par un zèle intense et des approches originales. Il y restera trois ans.

Avant même d’être ordonné, il prend publiquement parti en faveur du vote des femmes.

En 1924, il est dénoncé par un confrère pour être un franc-tireur, avec le commentaire que «l’Église n’aime pas beaucoup les franc-tireurs»

Envoyé à Rome en 1925, à l’Angelicum, pour « refaire sa théologie ». Il approfondit le thomisme, choisit la philosophie et présente une thèse sur l’influence du nominalisme sur la pensée chrétienne.

La période de l’avant Guerre

En 1926, il publie un premier ouvrage : Le Poème de la Sainte Liturgie sous le pseudonyme de Frère Benoît.

Envoyé à Paris en 1927 comme troisième vicaire à Charenton, puis comme second aumônier chez les Bénédictines de la rue Monsieur. Il fait la connaissance de l’abbé Montini qui deviendra le Pape Paul VI, avec lequel il maintiendra une amitié, toute sa vie.

En 1929, on le retrouve à Londres, Kensigton square comme aumônier chez les Assomptionistes. C’est à cette époque qu’avec St François d’Assise, il fait la découverte du Dieu Pauvre.

Il revient en Suisse un an plus tard comme aumônier au pensionnat de jeunes filles Bon-Rivage, à Tour-de-Peilz.

Article sur le chômage dans la Revue Internationale de la Croix-Rouge qui sera plus tard l’embryon d’un chapitre substantiel dans L’Homme passe l’homme.

Publie Mystère de la connaissance, livre issu de sa thèse sur le nominalisme.

1933, retour en France. Aumônier aux Cours Lafayette, pensionnat de jeunes filles à Neuilly, Paris.

1935, publie Notre-Dame de la Sagesse.

Conférences sur l’Évangile à Radio-Luxembourg.

1936, publie L’Évangile intérieur, issu des émissions à Radio-Luxembourg

1937, part pour une année à l’École biblique de Jérusalem où il étudie l’hébreu et les textes bibliques.

1938, retour à Neuilly, aumônier aux Cours Lafayette à Neuilly.

1938, publie Recherche de la Personne qui sera retiré du commerce sur ordre de son évêque pour avoir parlé de façon réaliste et audacieuse du mariage et de l’amour.

Retour en Suisse en 1939. Hébergé chez son ami le curé Heimgartner, dans une chambrette du clocher de Bex dans le Canton de Vaud.

La période égyptienne

1939, sur les conseils de ses amis Louis Massignon et Mary Kahil, part au Caire en Égypte. Il est accueilli dans la communauté grecque-melkite catholique et hébergé chez les sœurs carmélites de Matarieh, une banlieue du Caire. Il aura des ministères variés : aumônier scout, aumônier des Carmélites, conférencier et animateur de retraites.

Rencontre de l’Islam et du dieu-pharaon. Il fait la découverte du mystère trinitaire.

1941, publie Allusions

1944, publie L’homme passe l’homme

Retour en Europe

1946, revient en Suisse. Nommé au poste d’auxiliaire à la paroisse du Sacré-Coeur d’Ouchy à Lausanne, poste qu’il gardera jusqu’à sa mort. Au cours de cette période, il a été prédicateur itinérant, donnant retraites et conférences, faisant de la direction spirituelle et vidant ses poches pour les pauvres.

En différentes occasions il va à Paris, à Londres et en Belgique. Fréquemment aussi, il retourne en Égypte ainsi qu’au Liban où il a conservé plusieurs amis qu’il continuera à visiter jusqu’à sa mort.

1947, publie Itinéraire.

1949, publie Recherche du Dieu inconnu.

1951, publie Rencontre du Christ.

1954, publie La Pierre vivante.

1956, publie Croyez-vous en l’homme ?

1960, publie La liberté de la foi.

1962, publie Morale et mystique.

1963, publie Émerveillement et pauvreté.

1964, publie Dialogue avec la vérité.

1965, publie Hymne à la joie.

1967, publie L’Homme existe-t-il ?

1971, publie Je est un autre.

Reconnaissance officielle tardive

En 1972, il est invité par le pape Paul VI ( l’abbé Montini, son ami ) à prêcher la retraite du carême au Vatican. Là, à partir de quelques feuilles griffonnées, il prononce devant le Pape et la Curie 22 homélies, sans notes et pratiquement sans préparation. C’est qu’il connaît bien son sujet, le fruit de sa longue vie de recherche et de méditation. Le geste du Pape réhabilite la pensée et l’action de Maurce Zundel.

Le document Retraite au Vatican – Dimanche 20 février – Samedi 26 février 1972 est publié à partir des enregistrements sonores. De retour à Lausanne, les Services du Vatican le pressent d’en faire un livre lequel paraîtra un an après sa mort sous le titre : Quel Homme et quel Dieu.

En 1975 à Lausanne, il subit une embolie cérébrale qui le prive de la parole. Cinq mois durant, il combat l’aphasie, mais une nouvelle hémorragie cérébrale l’emporte brusquement le 10 août de la même année.