Ce que dit Maurice Zundel de la relation Homme – Dieu

C’est une Nouvelle Alliance.

Dieu nous lave les pieds.
Il instaure un royaume d’amour,
Amour agenouillé qui attend notre consentement.
Il est Présence dans l’homme.

Zundel et notre relation à Dieu

« Si nous le portons en nous, si notre ‘oui’ est nécessaire, si c’est à nous de fermer l’anneau d’or des fiançailles éternelles ; s’il ne peut pas nous contraindre, s’il nous aimera, quoique nous fassions, éternellement, s’il est crucifié par nos refus d’amour, alors notre problème devient son problème et notre amour peut trouver enfin sa suprême expression, sa suprême plénitude : il ne s’agit plus de moi en moi, mais de lui en moi.

Il y a un retournement complet dans la Révélation de Jésus-Christ,…Dans la lumière de la très sainte Trinité : tout s’intériorise, tout se passe au-dedans. Nous sommes esprit devant l’Esprit, nous sommes inviolables à Dieu : c’est lui qui est le fondement de notre inviolabilité, il va mourir plutôt que d’y porter atteinte, car le sens de la création, c’est que nous soyons des dieux devant lui.

A notre tour de prendre soin de ce Dieu qui est intérieur à nous-même. Il faut sauver Dieu, et non pas nous : sauver Dieu de nous ! Nous ne risquons rien de son côté, il nous aimera toujours. L’enfer, c’est cette crucifixion de Dieu par nous, en nous, pour nous, tant qu’une seule créature se refusera à son amour. Il s’agit de le sauver, c’est la grande aventure humaine. S’il faut que l’homme soit sacré pour l’homme, c’est que l’homme porte l’Infini, qu’il est la Révélation de Dieu, l’incarnation de Dieu et que Dieu ne peut être un événement de la vie humaine qu’à travers nous. C’est à travers nous que Dieu est une expérience humaine incontestable.

C’est donc cette Présence de Dieu en nous qu’il faut rendre possible. S’il faut s’agenouiller devant l’homme, et il le faut, comme notre Seigneur au lavement des pieds, c’est que dans l’homme le sort de Dieu est contenu. Chaque fois que nous blessons les autres, nous blessons d’abord Dieu, nous éteignons l’Esprit en nous et l’autre, pour se défendre, est obligé de s’enfermer dans son moi propriétaire pour n’être pas assujetti au nôtre.

C’est donc Dieu qu’il faut sauver à chaque instant du jour et de la nuit. Qu’est-ce qui va lui arriver dans notre vie ? Tout le problème est là ! Si Dieu est sauvé, tout sera sauvé. Le sauver en nous, c’est entrer dans cette offrande, c’est être un regard vers lui.

Tout est changé : voilà l’égalité, la seule qui ait un sens. Non pas être tous dans la même situation mais chacun porteur de Dieu, capable d’être le centre du monde dans ce soleil divin qu’il peut faire rayonner sur toute la création.

Si bien que le plus silencieux, le plus infirme, le plus malade, celui qui ne peut pas bouger au fond de son lit, celui qui est caché au fond d’une cellule ou d’un désert il, peut être, pour le monde entier, un espace libérateur, s’il est, simplement, s’il existe en forme d’amour ».
Extraits d’une catéchèse d’adultes,
Paroisse Sainte-Clotilde à Genève, 1973