partage mars 2021

Thème : AMOUR en acte

Citations de M. Zundel

  • 1.    Dieu, c’est quand tu es bon, quand tu es vrai, quand tu aimes, quand tu deviens transparent, lumineux à la vie : il n’est que formule en dehors de cela. M. Zundel tiré du livre : l’humble présence
  • L’homme le plus doué, le plus puissant, dès qu’il cesse d’aller vers l’autre, immédiatement devient stérile parce que tout ce qu’il a, tous ses dons, tous ses talents, ne font plus que graviter dans ce moi animal qui est un moi esclave.
  • Celui qui ne s’arrête pas devant l’univers avec amour, il est un barbare, puisqu’il ne voit pas dans cet univers une personne, puisqu’il n’y voit qu’une chose et non une tendresse, un amour qui vient à notre rencontre.

Maurice Zundel, l’Humble présence.

Texte de M. ZUNDEL

 L’acte irremplaçable

Toutes nos activités sont à quelque degré interchangeables, et la plupart pourraient être accomplies par des machines.

L’acte irremplaçable, c’est le rayonnement de l’être, le sourire de la bonté, l’élan du cœur : tout ce qui vient de dedans en la gratuité du don.

C’est par-là que tout être est nécessaire, que toute vie est infinie : le pain qu’on achète et qu’on vend, peut être le symbole d’une communion, si les mains qui se touchent et les regards qui s’affrontent, laissent passer la lumière des âmes.

Regardons autour de nous, ces êtres, que chaque instant nous confie, ces êtres qui ne sont pas encore ce qu’ils devraient être, mais qui peuvent le devenir avec la collaboration de notre sympathie et la présence de notre amitié.                                                                                              Maurice Zundel, octobre, 1957

Texte 1 :  René HABACHI                              

 (René Habachi, philosophe égyptien, co-animateur avec M. Zundel dans le scoutisme au Caire, ayant ultérieurement occupé le poste de directeur du département de philosophie de l’Unesco à Paris)

Amour    Nous ne savons jamais le tout d’un être, même du plus aimé, surtout du plus aimé. Au contraire aimer, c’est vouloir que l’autre soit une source inépuisable de richesse, et qu’à mesure que la part connue de sa personne se fait transparente, la part de l’inconnu augmente et approfondisse de nouvelles perspectives pour de nouveaux ravissements. Il y a un mystère au cœur de tout amour comme de tout rapport humain.

Quand les autres perdent à nos yeux leur mystère, c’est que nous-mêmes avons perdu le nôtre. Aplatis que nous sommes dans nos gestes nous mesurons les autres à leurs attitudes en les vidant de leur intériorité, et le désarroi des infiniment plats commence dès que cesse le dialogue des infiniment profonds.

Nous pouvons toujours douter d’un être, si nous ne nous décidons pas à tirer de nous-mêmes une force de surcroît, un don gratuit, un consentement qui recouvre l’abîme de son mystère. Or, cela s’accomplit spontanément en nous dès que nous faisons crédit à la parole d’un autre, en toute occasion, en plein jour.

C’est cependant un rendez-vous dans la nuit, chacun éclairé seulement par sa lumière intérieure et par l’intervention de l’autre.  Le véritable amour se vit comme un mystère silencieux auquel on participe par un approfondissement de sa propre vie, une confiance que l’on mérite, non en proportion de ce l’on fait, mais de ce que l’on est.

TEXTE 2 : De la charité envers Dieu (Saint BASILE)

– Parlez-nous d’abord de l’amour de Dieu.

– L’amour de Dieu ne s’enseigne pas.

Personne ne nous a appris à jouir de la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés.

De même, ce n’est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l’être vivant-  je veux dire de l’homme -, se trouve inséré comme un germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer.

Autant que le Saint-Esprit nous en donnera le pouvoir, nous nous efforcerons, avec l’aide de Dieu et de vos prières, d’exciter l’étincelle de l’amour divin caché en vous.

Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu’en puissance, elle embrasse tous les commandements : car celui qui m’aime, dit le Seigneur, accomplit mes commandements.

Nous ne pouvons- nous insurger, comme si Dieu nous demandait une chose tout à fait extraordinaire, ni nous enorgueillir, comme si nous apportions plus que ce qui nous est donné.

En recevant de Dieu le commandement de l’amour, nous avons aussitôt, dès notre origine, possédé la faculté naturelle d’aimer.

Ce n’est pas du dehors que nous en sommes informés ; chacun peut s’en rendre compte par lui-même et en lui-même, car nous cherchons naturellement ce qui est beau, bien que la notion de beauté diffère pour l’un et pour l’autre ; nous aimons sans qu’on nous l’apprenne, ceux qui nous sont apparentés par le sang ou par l’alliance ; nous manifestons enfin volontiers notre bienveillance à nos bienfaiteurs.

Or quoi de plus admirable que la beauté divine ? Que peut-on concevoir de plus digne de plaire que la magnificence de Dieu ? Quel désir est ardent et intolérable comme la soif provoquée par Dieu dans l’âme purifiée de tout vice et s’écriant dans un amour sincère : l’amour m’a blessée.

   Le bœuf, dit l’Écriture, connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître. Qu’il ne puisse pas être dit de nous : « Israël ne m’a pas reconnu, et mon peuple ne m’a point compris. »

Évangile selon Mathieu chap. 25, 34-46

  1. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :  » Venez, les bénis de mon Père : prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde.
  2. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ;
  3. nu, et vous m’avez vêtu ; j’ai été malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi. « 
  4. Alors les justes lui répondront :  » Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, et vous avons-nous donné à manger ; avoir soif, et vous avons-nous donné à boire ?
  5. Quand vous avons-nous vu étranger, et vous avons-nous recueilli ; nu, et vous avons-nous vêtu ?
  6. Quand vous avons-nous vu malade ou en prison, et sommes-nous venus à vous ? « 
  7. Et le Roi leur répondra :  » En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. « 
  8. Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche :  » Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.
  9. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
  10. j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. »
  11. Alors eux aussi lui répondront :  » Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté ? « 
  12. Alors il leur répondra :  » En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. « 
  13. Et ceux-ci s’en iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle.

 

QUESTIONS

  1. M Z écrit : ‟ le bien n’est pas quelque chose à faire, mais quelqu’un à aimer″ Que veut dire aimer pour vous ?
  2. Que signifie pour vous manifester l’amour chrétien ?
  3. Portez-vous un regard d’amour comme Jésus sur l’autre lorsqu’il est différent de vous ou vous irrite ?

 

PRIÈRE DE MAURICE ZUNDEL À ST FRANÇOIS.

Ô petit frère, divinement pauvre,

Apprends-moi à regarder toute chose avec la passion et la tendresse que Dieu met à la créer.

Apprends-moi à aimer chaque homme comme un frère, à l’aimer avec une infinie miséricorde jusqu’au fond de son être, là où Dieu atteste sa présence.

Apprends-moi à marcher sans cesse, avec une infinie confiance, sans peur des épines, ni des cailloux, ni des incompréhensions.

Apprends-moi à marcher pour dire les merveilles de l’Amour fou de Dieu.

Apprends-moi à épouser la croix de Jésus, à éprouver jusqu’au cœur de mon cœur la douleur de Dieu.

Apprends-moi à apprivoiser la mort, cette douce compagne qui ouvre la porte de la rencontre définitive.

Apprends-moi à chanter le Cantique fraternel où la vie se recueille en amour ruisselant.

Apprends-moi à devenir pauvre de tout et de moi en la Présence bien-aimée de la Trinité sainte.

Amen. Alléluia.