Texte de Partage Avril 2021

La Résurrection dans notre vie

Maurice zundel
Notes d’auditeurs,
Xyz 001015 ni lieu ni date 

Une des plus belles pages du Nouveau Testament, une des plus simples aussi, est l’Hymne à la Charité que nous lisons au chapitre 13 de la première Epître aux Corinthiens. Saint Paul y résume toute la perfection chrétienne dans le don de soi. Il nous révèle, par-là même, que le bien est Quelqu’un à aimer, plutôt que quelque chose à faire. Sans amour, en effet, quoiqu’il fasse, l’homme n’est, selon l’Apôtre,  » qu’un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. »

Mais si le bien est Quelqu’un à aimer, le mal apparaît aussitôt comme une blessure d’amour infligée à ce même Quelqu’un. C’est précisément ce que la Croix symbolise et signifie.

Le Livre de Job, quelque cinq siècles avant l’ère chrétienne, avait posé avec une force incomparable le problème du mal. Il n’avait pas trouvé de réponse. Que Dieu, lui‑même, fût la première victime du mal, qui aurait pu l’imaginer avant l’agonie et la crucifixion de Jésus ? Mais, nous-même, qui nous disons chrétiens, croyons‑nous réellement que le mal est  d’abord une blessure faite à Dieu ? Un exemple vécu nous aidera peut-être à le pressentir.

Une femme fut informée, une nuit, de la mort subite de son mari censé être en voyage d’affaires. Elle apprit en même temps qu’il l’avait trahie, puisque c’est chez une autre femme dont elle ignorait l’existence, que gisait son cadavre.

Qu’était pour cette épouse trompée, la mort physique de son conjoint, auprès de cette soudaine révélation de l’absence morale qui transformait en odieux mensonge un bonheur conjugal dont deux petits enfants lui paraissaient, jusqu’ici, la plus émouvante consécration  ? Elle l’éprouvait dans une agonie de tout son être : la vraie mort était cette vie dou­ble de son mari où elle ne retrouvait plus que le cadavre de son amour.

Cet événement tragique nous rend sensible ce règne de l’absence qui donne au mal sa véritable figure dans la crucifixion de l’amour.

Jésus est mort de toutes nos absences coupables qu’il a totalisées dans son agonie en s’offrant comme un contrepoids d’amour à tous nos refus. C’est ainsi qu’il a vaincu la mort dans ses racines spirituelles, en faisant éclater l’innocence de Dieu.

Sa Résurrection prouve qu’il a triomphé dans son principe et nous invite à vaincre, à notre tour, la vraie mort en faisant de toute notre vie une présence réelle aux hommes et à Dieu.

L’équilibre de la création, comme celui de chaque foyer, exige la vérité de l’amour. Dès que nous trichons, le monde se disloque et la mort envahit la vie. Notre fidélité quotidienne peut seule prévenir cette catastrophe morale, en donnant à notre existence, selon l’esprit du Mystère pascal, le visage de la Résurrection.

 

À PROPOS DU LIVRE DE JOB

“Si vous vous rappelez qu’à l’époque de Job, ce livre, un des plus grands qui soit, a été écrit vers le 5ème siècle, au temps d’Eschyle , à une époque où on n’était pas conscient, dans le milieu où ce livre admirable est écrit, de I’immortalité. Ce n’est que très tardivement que la croyance à l’immortalité, disons au 2ème siècle avant Jésus-Christ, que la croyance à l’immortalité, et à la résurrection par conséquent, se fait jour d’une manière assez distincte pour qu’on ne puisse plus en douter. Au temps de Job, toute la problématique se pose en face d’une vie qui est limitée à la vie terrestre où, par conséquent, le bien doit être récompensé ici-bas et le mal puni ici-bas, s’il y a une justice.

Et justement, ce qu’il y a d’admirable dans le livre de Job, c’est qu’il fait éclater l’insuffisance de cette Révélation, qui ne peut pas apporter la réponse au problème qu’il se pose, et au problème du mal, tel qu’il le conçoit. »

 Maurice Zundel, sfn 67 0203 La pédagogie de la révélation

 

 

 

PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS, CHAPITRE 13

01 J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.

02 J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.

03 J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.

04 L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;

05 il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;

06 il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;

07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.

08 L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.

09 En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.

10 Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.

11 Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.

12 Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.

13 Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.

 

Questions 

 Quels sont les expressions qui vous sont difficiles à comprendre ?

Comment faire le lien entre nos propres fautes et la crucifixion ?

Comment se sentir impliquer dans la réssurection du Christ ?