textes de partage – Mai 2021

Thème : La Porte et le Royaume

Citations
  • Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai la cène avec lui et lui avec moi. (Apocalypse 3; 20)
  • Le Christ est venu pour nous conduire à l’identification avec Dieu, à cette suprême grandeur qui est jointe à la suprême humilité. (MZ cit P. Debains- 61)
  • Connaître Dieu, ce n’est pas se creuser la tête, c’est le rencontrer parce qu’il est né de notre cœur au cœur même de notre travail. (MZ cit P. Debains-184)
  • Il est impossible de nous joindre sans passer par Dieu qui est le seul chemin vers nous-mêmes. Rien n’est plus important que cette découverte qui atteint le cœur de tous nos problèmes. (MZ cit P. Debains-135)
  • Nous pouvons mettre l’éternité dans chaque geste, alors nous vivrons dans la sérénité parce que nous ne serons plus tourmentés ni tendus vers un lendemain qui n’arrivera jamais : nous bâtirons l’éternel et nous serons libres. (MZ cit P. Debains 183)

 

Évangile selon St-Jean 10; 9-31

 

09 Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.

10 Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.

11 Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.

12 Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.

13 Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.

14 Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,

15 comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

16 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

17 Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.

18 Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

19 De nouveau les Juifs se divisèrent à cause de ces paroles.

 

Texte de M. ZUNDEL

L’histoire prend son sens en Jésus.

Homélie donnée à Lausanne, 1er novembre 1954

Quand nous écrivons en tête de nos lettres 1954 (ou 2021), cette date contient une référence à Jésus-Christ. 1954 : nous entendons par-là nous référer sur ce centre de l’Histoire qui est la naissance de Jésus-Christ. Ainsi toute l’Histoire est structurée. Cette suite de générations qui se recouvrent les unes les autres ne sont pas sans lien, bien qu’elles semblent s’oublier, disparaître sans laisser aucune trace. Toutes ces générations vivent dans le cœur de Jésus-Christ et justement, si nous datons les événements par rapport à lui, c’est que Jésus porte toute l’Histoire.

Tous ces hommes qui nous ont précédés, depuis peut-être cinq cent mille ans, aucun de ces hommes n’a péri définitivement ; et Jésus, dans l’immensité de son Amour, les accueille et les recueille. Il fait de tous ces siècles un unique présent dans une unique offrande pour accomplir toutes ces vies dans la sienne.

Sans lui, l’Histoire n’aurait pas de centre : toutes les générations se succéderaient au hasard, sans ordre ni raison, mais en lui justement elles trouvent leur signification parce qu’en lui elles constituent une seule humanité – davantage: une seule personne.

Pendant que nous écrivons la date 1954 (ou 2021), en cette année du Seigneur où nous sommes, nous devenons les contemporains du Christ et, avec lui, nous assumons toute l’Histoire. Le chrétien est justement celui qui, devenant contemporain de Jésus-Christ, prend sur lui toute cette suite de générations et, avec le Christ, les accomplit dans sa propre vie.

C’est le sens de l’Avent : l’Avent récapitule toute l’Histoire. L’Avent représente toute l’Histoire, comme une aventure qui demeure encore ouverte, suspendue au choix que nous allons faire de nous-même, car chacun de nous peut modifier toute cette Histoire, lui donner une nouvelle conclusion, la faire monter vers Dieu ou descendre vers soi.

Rilke a magnifiquement marqué l’événement unique, infini, que représente, dans chaque maison, la naissance d’un enfant, car un petit enfant qui naît, c’est un regard nouveau, c’est une nouvelle liberté, c’est un nouveau choix, c’est une nouvelle figure du monde, car cette liberté du petit enfant qui va éclore au-delà de ses instincts, cette liberté va donner au monde une nouvelle perspective, va ressaisir toute cette Histoire pour lui donner une nouvelle conclusion, pour enraciner l’univers dans un ordre nouveau.

En Jésus-Christ, l’humanité, tout entière rassemblée dans son Amour, reçoit une dignité nouvelle parce qu’un horizon infini nous est proposé à chacun en remettant, entre nos mains, toute la destinée, tout le sens de l’Histoire.

Le chrétien doit se faire un cœur universel. Le chrétien est appelé avec Jésus-Christ à se dépasser infiniment parce qu’il n’est pas chargé seulement de lui-même, il est chargé de tout l’univers, de toute l’humanité, davantage : il est chargé de Dieu dans toute l’Histoire et dans tout l’univers.

Sfn 54 1101

 

Texte de complément : Sainte Angèle de Foligno (1248-1309)

Lorsque je vis ces choses, lorsque je vis de mes yeux la vérité de son amour et les signes de cette vérité, comment il s’était livré tout entier et totalement à mon service, comment il s’était approché de moi, comment il s’était vraiment fait homme pour porter et sentir en vérité mes douleurs; quand je vis en moi tout le contraire absolument, je crus mourir de douleur. Il me semblait que ma poitrine allait se disjoindre et mon cœur éclater.

Et comme j’étais occupé e spécialement de cette parole :

« Ce n’est pas de loin que je t’ai touchée », il en ajouta une autre, et j’entendis qu’il disait :

« Je suis plus intime à ton âme qu’elle-même. »

Et ma douleur augmenta. Plus je voyais Dieu intime à moi, plus je me voyais éloigné de lui.

Il ajouta d’autres paroles qui me firent voir les entrailles de l’éternel amour :

« Si quelqu’un voulait me sentir dans son âme, je ne me soustrairais pas à lui;

si quelqu’un voulait me voir, je lui donnerais avec transport la vision de ma face;

si quelqu’un voulait me parler, nous causerions ensemble avec d’immenses joies. »

Ces paroles excitèrent en moi un désir : ne rien sentir, ne rien voir, ne rien dire, ne rien faire qui pût déplaire à Celui qui parlait.

 

QUESTIONS

  • La porte, quel sens peut-elle prendre dans ta vie?
  • Peut-on être à la fois brebis et berger ?
  • Crois-tu que la venue de Jésus-Christ recentre toute l’histoire en un seul pôle?
  • À partir de là, ressens-tu une affinité avec toute vie, au-delà de ton histoire personnelle ?

 

PRIÈRE

Répands sur nous, Seigneur, ton Esprit :

alors nous connaîtrons l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ;

nous serons comblés et nous entrerons dans la plénitude de Dieu.

Amen, Alléluia !