Textes pour le mois de Février 2022

Thème : L’Église présence d’amour et de service

Citations de Maurice zundel

Les derniers entretiens de Jésus s’achèvent sur cette consigne : aimer l’homme.  Et cet amour de l’homme est le critère de l’amour de Dieu

Il s’agit de réaliser chacun le mystère de l’Église, de devenir chacun l’Église , de réaliser chacun et tous ensemble ce corps mystique

Il n’y a pas de morale chrétienne. Il y a une mystique chrétienne. La majorité des chrétiens ne s’en sont pas aperçus.  (homélie, Lausanne, 1/3/1956)

texte de Maurice Zundel

(…)  Qu’est-ce qui fait de tout homme, quel qu’il soit, un être devant lequel Jésus nous appelle à nous agenouiller, sinon qu’en chacun le Royaume de Dieu est une possibilité. Nulle part ailleurs ne pourra s’accomplir le Royaume de Dieu. Ce n’est pas dans les édifices, ce n’est pas dans les formules, encore qu’elles puissent être nécessaires et vénérables et le soient effectivement quand elles sont vécues comme des sacrements. C’est dans l’homme qu’il doit se réaliser : dans l’homme transformé, dans l’homme qui naît de nouveau, comme dit Jésus à Nicodème, dans l’homme qui, silencieusement, sans faire de bruit, sans se recommander lui-même, laisse transparaître à travers lui, ce visage que tout le monde reconnaît dès qu’il le rencontre dans une présence authentique.

Et je pense que c’est, en effet, dans la direction où vous êtes engagés que se trouve le seul espoir de l’avenir. C’est quand tout homme reconnaîtra dans un chrétien son frère, c’est quand tout homme, chez un chrétien, se sentira chez lui, c’est quand tout homme, à travers un chrétien, découvrira enfin la véritable patrie de son esprit et de son cœur, c’est quand le christianisme en nous réalisera cette qualité d’être sans différences.

Vous vous rappelez le mot admirable de Fénelon : « La différence de Dieu, c’est de n’en avoir point ». Les créatures, elles, sont catégorisées, enfermées dans leurs frontières : le chêne n’est pas le roseau, le loup n’est pas l’agneau, comme l’homme n’est pas le singe.

La différence de Dieu c’est qu’il n’est dans aucune catégorie. C’est qu’il est la plénitude de l’être, parce qu’il est la plénitude du don, de l’amour. C’est aussi la différence de Jésus-Christ, et ce doit être celle de l’Église du Christ identifiée avec lui.

Le chrétien, ce n’est pas celui qui n’est pas musulman,     qui n’est pas juif, qui n’est pas shintoïste, bouddhiste ou brahmane. Le chrétien, c’est celui qui n’est qu’un amour en lequel vit l’amour et qui aborde les autres comme l’amour, en suscitant en eux un nouvel amour.

Jésus n’est pas mort pour nous faire entrer dans la camisole de force de formules toutes faites. Il est mort pour nous délivrer de toutes les limites, afin que la vie atteigne en nous toute sa grandeur et toute sa beauté et que chacun puisse trouver dans ses disciples un ferment de grandeur, de bonheur et de libération.

L’Église, en nous, a constamment besoin de se réformer – non pas l’Église mystique qui est immaculée et infaillible, mais nous qui le trahissons si souvent. C’est nous donc, qui avons constamment à nous réformer et à redonner à l’Église en nous le visage même de Jésus-Christ, l’ami des pécheurs, des publicains, des païens, des samaritains, des femmes de mauvaise vie, l’ami de l’homme, enfin, qui veut faire de chacun le sanctuaire de la divinité en envoyant chacun en mission à tout l’univers, puisque toute grâce est une mission et qu’il est impossible de rencontrer Jésus sans être envoyé à tous ses frères humains et à tous ses frères cosmiques.  (…)

C’est cela qu’il nous faut aujourd’hui : seule la vie peut toucher la vie, seule l’âme peut atteindre l’âme, seule une personne peut susciter une personne, seul un cœur peut ouvrir un cœur et c’est uniquement par cette action de présence que la Présence réelle du Seigneur s’attestera et se communiquer.

Le texte de Maurice Zundel est extrait de l’article paru dans Perpectives de catholicité. éd. Les Auxiliaires Féminines Internationales – Bruxelles – N° 4 1965 (LVSUDL Art. 1 p. 23)

 

Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu  ch 25, 31-46

31 « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.

32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs :

33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;

36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

37 Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

39 tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.

42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;

43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”

44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”

45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

 

Questions

1 – Quels sont les passages de l’évangile qui vous  posent questions ?

2 – Comment  articulez-vous le texte de Zundel et celui de l’évangile ?

3 – En quoi ces textes rejoignent-ils votre expérience et quelles leçons en retirez-vous pour poursuivre votre cheminement personnel ?

4 – comment cela vous invite-t-il à répondre aux appels de la société laïque et de l’Église ?