Textes pour le mois de janvier 2022

Textes pour rencontre de partage Janvier 2022

Thème Dieu Inconnu 

Citations de M. Zundel 

1/ Le Dieu de l’évangile est un Dieu merveilleusement inconnu, un Dieu que nous pouvons redécouvrir en nous à chaque instant, et cette découverte est la plus passionnante, la plus merveilleuse que l’on puisse faire dans sa vie. (Cit. P. Debains210)

2/ Connaître Dieu, ce n’est pas se creuser la tête, c’est le rencontrer parce qu’il est né de notre cœur au cœur même de notre travail. (Cit. P. Debains 184)

3/ Dieu n’est pas quelqu’un dont on parle, c’est Quelqu’un que l’on respire et que l’on communique par l’atmosphère qui émane de nous. Si nous sommes constamment en communion avec Dieu, cela se sent autour de nous. (Cit. P. Debains180)

Texte de M. ZUNDEL 

Extrait de : LE DIEU INCONNU. Conférence donnée par M. Zundel, lundi 8 mai 1961 au Caire.

Lorsque le Père Kolbe prend sa place, lorsqu’il fait chanter ses compagnons d’infortune, lorsqu’il domine de si haut la mort, lorsqu’il en fait un acte libre et qu’il entre dans son martyre comme un grand vivant, même les bourreaux comprennent, même eux qu’a saisi une immense nostalgie devant cette révélation de la grandeur humaine inconnue, mais immédiatement reconnue et qui pourrait être la leur et dont ils devinent qu’elle est la seule expression authentique de notre existence.

Là aussi, avec un suprême éclat, la liberté apparaît comme une libération. La liberté apparaît comme identique au don de soi, comme identique à l’amour, comme identifiée avec ce décollement où l’on passe du moi animal, du moi biologique, du moi propriétaire au moi personnel, au moi origine, au moi créateur.

Et nous-mêmes, quand nous nous souvenons des heures étoilées, des heures d’émerveillement et d’admiration, nous prenons immédiatement conscience de cette identification de la liberté avec la libération. Tout d’un coup, nous nous sommes sentis allégés du poids de nous-mêmes devant un grand spectacle de la nature, au contact d’une œuvre d’art intensément vécue, dans l’éclosion d’un amour où Je est un autre, dans la rencontre avec la vérité qui est la lumière de la flamme d’amour.

Chaque fois que nous avons eu ce sentiment inoubliable que nous étions suspendus à une Présence qui était le suprême don, le suprême cadeau, la suprême générosité, suspendus à une Présence qui nous appelait, qui nous sollicitait, qui nous émondait, qui nous révélait à nous-mêmes et qui nous comblait. Et nous réalisions, même sans le connaître, le mot admirable de saint Augustin :  » Tu étais dedans et c’est moi qui étais dehors. Trop tard je t’ai connue, Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, pourtant tu étais dedans, mais c’est moi qui étais dehors et tu étais toujours avec moi, mais c’est moi qui n’étais pas avec toi.  »

Cette expérience, nous l’avons faite plus d’une fois dans notre vie en ce moment d’émerveillement, d’admiration où pour un instant nous avons décollé de nous-mêmes et où nous sommes devenus tout élan, tout regard, tout don vers un Autre qui était le centre et le cœur et l’espace de notre intimité.

Et nous n’avons pas hésité à le reconnaître sans lui donner un nom, et nous avons compris immédiatement que c’était là qu’il faudrait pouvoir dresser notre tente, dans ce face à face silencieux, dans ce dialogue infiniment discret où nous atteignons à la fois à nous-même et à lui. Pour un instant, nous avions surmonté l’écart entre nous-même et nous-même. Pour un instant, nous étions vraiment nous-même. Pour un instant, nous coïncidions avec le moi-origine, avec le moi-valeur, avec le moi universel, avec le moi bien commun avec le moi créateur, que nous avons toujours à devenir.

Mais cette coïncidence où nous atteignons à notre véritable identité, c’est en même temps la rencontre avec l’Autre en lequel éclot notre moi véritable. Et c’est ainsi que nous avons assisté à notre propre création, à notre création à la dimension humaine, à notre création précisément d’être origine, mais où nous avons reconnu cette création non pas comme une dépendance, ni une servitude, ni comme une limite, non pas comme une menace, mais, tout au contraire, comme le sceau et la clef et la révélation et la réalité même de notre liberté.

C’est par cette création que nous sommes devenus intérieurs à nous-même. C’est par cette création que nous avons été jetés au cœur de notre intimité. C’est par cette création que nous avons obtenu une dignité inviolable et justement la Présence ainsi rencontrée, à laquelle tout s’origine dans cet ordre où éclate la dimension humaine, la Présence à laquelle tout s’origine, elle peut si peu entreprendre quoi que ce soit contre cette inviolabilité qu’elle se révèle au contraire inépuisablement et immédiatement comme la clef, comme la source, comme le sceau.

D’ailleurs, la contre-épreuve le confirme immédiatement et la contre épreuve, c’est la dé- création que nous éprouvons dès que nous retombons en nous-même. Alors tout se défait, nous ne pouvons plus nous joindre, nous nous fragmentons, nous perdons notre unité, nous sommes livrés à ces foyers autonomes et autocéphales où la vie n’obéit plus qu’à des impulsions instinctives et c’est justement dans cette expérience de notre dé-création qu’éclate dans une plus vive lumière celle de notre création.

efn 61 0502

Extrait de la PREMIÈRE LETTRE DE SAINT JEAN 

01 ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons.

02 Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous.

03 Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ.

04 Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite.

05 Tel est le message que nous avons entendu de Jésus Christ et que nous vous annonçons : Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres.

06 Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous ne faisons pas la vérité.

07 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.

08 Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous.

09 Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste va jusqu’à pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice.

10 Si nous disons que nous sommes sans péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous.

Questions (à formuler par chacun(e) en référence aux textes ci-dessus)

Clôture 

Seigneur, fais que tous ensemble nous devenions une humanité enfin humaine! Et que, sans bruit, dans la vérité, dans l’authenticité de chacune de nos journées, nous apportions à tous nos frères la lumière adorable de ton visage; de ce visage imprimé dans nos cœurs et après lequel soupire toute la terre, le visage de l’éternel amour!

MZ Lausanne, 1965.