Ecco Homo Saint-Pantaléon de Troyes« Une nouvelle fois, ce vendredi 23 mars […] des vies ont été confisquées dans le sang […]
Dans ce deuil sans cesse renouvelé, la France s’est pourtant aussi redécouvert un visage de grandeur et de bravoure. La France qui se bat, la France qui résiste s’est retrouvée incarnée tout entière dans la personne du lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, et ce visage-là, au milieu du sang et des larmes, a fait beaucoup de bien. Par son acte héroïque, en se substituant volontairement à l’une des otages du tueur, il a rappelé, dans l’évidence du geste, ce que signifie servir et protéger. Servir l’intérêt général, la communauté nationale, et non pas être au service de soi-même ou d’une communauté au détriment des autres. Protéger, avoir le sens mûr et adulte des responsabilités. Surtout : être capable, face à des fous animés par la pulsion de mort, d’affirmer que de la mort, s’il faut en passer par là, on n’a pas peur. En tout cas, qu’on en a moins peur que de perdre son honneur et le sens des valeurs que l’on défend et qui nous dépassent. Car c’est bien la notion de sacrifice à laquelle ce geste nous a tous confrontés, avec stupeur et admiration, comme si nous l’avions un peu oubliée, […] »
Une fois n’est pas coutume, mais je résiste mal au besoin de prendre la plume et de partager avec vous, lecteur de Maurice Zundel, quelques lignes de l’article de Anne Sophie Chazaud, daté du 24 mars et intitulé « Le lieutenant-colonel s’est sacrifié pour sauver une otage ».
Elle n’est pas la seule personne loin de là, qui ait pris le temps de rendre hommage publiquement à Arnaud Beltrame. Plusieurs d’entre-eux m’ont fait penser à ces directions et ces lumières que Maurice Zundel nous proposent : le don de soi en gratuité totale, libre de notre passé tout en étant tributaire de lui pour identifier et donner. Ce don nous situe dans l’éternité, ce don nous fait certes passer par la mort – au propre ou au figuré- mais il a pour effet de la vaincre.
Comment ne pas penser en ces temps de la Semaine sainte et de la célébration de la Résurrection du Christ que nous avons là, comme sous nos yeux, une actualisation, une incarnation dans notre aujourd’hui du geste sauveur du Christ, de sa victoire sur la mort. Puisse ce geste saint rendre vie, au sens fort du terme, au plus grand nombre !
Emmaüs aujourd’hui ? Alors, oui le Christ est ressuscité !
Richard Arnaud