Naître à la Présence (II)

Une retraite annuelle organisée par les amis de Maurice Zundel au Canada à l’Ermitage Sainte-Croix à Pierrefonds les 23-25 août 2019.

2ième Étape : PRÉSENCE  à l’autre

Peinture de Corine Vonaesch

 

Introduction  (Fr. Darbois thèse  page  44)

«Intériorité et altérité trouvent leurs pôles dans la transcendance. Dire « je t’aime » à quelqu’un ce n’est pas seulement dire: « tu existes », mais « nous existons ». La relation interpersonnelle révèle à chacun, que le “Je” et le “Tu”, s’ouvrent sur un “Nous” qui attendait silencieusement qu’on le dévoile. Cette relation ontologique précède les termes. La solitude du moi est mise en pièces par la confrontation à l’altérité irréductible de l’autre. Pour échapper à l’angoisse de la solitude, il y a deux voies apparemment divergentes: la conscience de soi ou la rencontre d’un autre en soi, donc d’une altérité dans l’intériorité humaine. «Toute notre existence est comprise dans cette alternative: je suis en moi ou en Dieu, il n’y a pas de milieu. Quand je cesse de me rencontrer, c’est qu’il est réellement présent; quand je me perds de vue, c’est que je le regarde, quand je ne m’entends plus c’est que je l’écoute, et le bien à tous les niveaux consiste justement à se perdre en Lui.»    (M. Zundel, Le Cénacle, Paris, 1955, p. 2.)

Silence

Texte de M. Zundel 

« Être une  présence d’amour »

Il y a une seule chose qui est nécessaire, qui est efficace, que nous seuls pouvons accomplir, c’est ce don silencieux de nous-mêmes, cet effacement qui laisse transparaître Dieu. C’est ce silence où l’on écoute à la fois l’homme et Dieu, ce silence qui devient un espace, où l’on perçoit le mystère des autres, toutes leurs possibilités, toute leur grandeur virtuelle, tout ce qu’ils sont appelés à devenir et où l’on peut justement, sans rien dire, sans rien leur imposer, sans rien leur conseiller, où l’on peut secrètement laisser monter en eux la Présencequi les attend au plus intime d’eux-mêmes et dont ils ont à devenir comme nous-mêmes les vivants sacrements.

Rien ne demeure de l’action humaine, rien ne demeure du vivant capable d’agir encore, rien ne demeure comme un présent qui fermente au plus intime de nous-mêmes, sinon justement ce rayonnement de l’amour par lequel l’homme s’éternise, par lequel il devient tout le ciel, par lequel il réalise en lui-même le Royaume de Dieu.

(Extrait d’une homélie prononcée le 9 juin 1961, fête du Sacré Cœur pour une Messe d’adieux au Carmel de Matarieh. publiée dans Ta Parole comme une source, Ed. Anne Sigier)

Silence

Texte NT : Première lettre de saint Jean, chap. 4

11 Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.

12 Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection.

13 Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous: il nous a donné part à son Esprit.

16 Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour: qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.

19 Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.

20 Si quelqu’un dit: «J’aime Dieu», alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.

21 Et voici le commandement que nous tenons de lui: celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.

Silence

Questions pour lancer votre réflexion

  • Un mot ou un passage des textes  proposés, vous frappe-t-il particulièrement?
  • Une expérience en  votre vie, de Présence à autrui ou de Présence d’autrui à vous, vous revient-elle en mémoire?

La prochaine étape sera publiée le 6 décembre. Vous pouvez aussi l'obtenir dès maintenant en cliquant ICI

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