Ce petit message pour vous dire que les rencontres de partage des Amis de Maurice Zundel, Ne peuvent être maintenue vu les règles de confinement mises en place par les autorités . Mais ceci n’empêche de pouvoir échanger par la voie des ondes (internet, téléphones …)
Notre ami Pierre Bogaerts soumet à votre méditation deux petits textes que vous trouverez ci-dessous:
Je suis la bonne nouvelle
et partout où je passe, je sème la joie
Maurice Zundel
Notes d’auditeur. Bex 4-10-1951
Le Père Lebbe, un des grands missionnaires de la Chine, mort en 1949 qui s’était fait chinois est entré dans une épicerie pour acheter des allumettes. On lui en offre des allemandes, des japonaises. » Non, dit‑il, je veux des allumettes chinoises « . La chose se sut et toute la population lui offrit des allumettes chinoises. Il était venu en Chine pour s’identifier avec eux, leur montrer que le Christ était parmi eux, il n’était pas venu pour leur apporter un morceau de la Belgique. C’est là le sens des missions. Le Christ n’a ni frontières ni limites et n’est d’aucun temps. Ici, dans cette admirable vallée du Rhône, pourquoi vouloir des missions ?
Aux Indes, on trouve des gens contemplatifs qui vivent d’une spiritualité que beaucoup de chrétiens n’atteignent pas. Saint Paul, dans I ’Epître aux Éphésiens, dit que l’Eglise est l’accomplissement de Jésus‑Christ.
Jésus‑Christ est le second Adam. Avec Jésus-Christ, le monde retourne à on origine. Christ est au centre du monde, l’axe de l’Histoire qui rassemble tous les peuples, toutes les races, qui, apporte à chacun cette vie essentielle, la vie de l’Amour. Toutes les âmes du monde, sans exception, qu’elles le sachent ou non, vivent de Jésus‑Christ car il est mort pour elles. Le Shintoïste, le nègre et ses fétiches, celui de Patagonie, l’Hindou, vivent du Christ. Car même s’ils ne connaissent pas le Christ, le Christ les connaît et s’est donné pour eux.
Jamais les hommes ne se réunir sur des mots, des formules, mais dans l’Amour d’une Personne, dans une Présence où ils puisent leur vie essentielle, où ils sont un. Ce n’est pas pour apporter aux nations qui n’ont aucune vie profonde, mais pour que la Personne, la Présence de Jésus-Christ vienne à eux. C’est pour achever le Christ, pour lui donner son Corps Mystique, pour qu’il apparaisse comme le second Adam, le sacrifice d’amour où Dieu meurt dans son Fils, meurt d’amour pour tous ceux qui ne l’aiment pas.
Comment pouvons‑nous, ici, dans notre travail, dans nos champs, dans notre ménage, notre bureau, être les missionnaires du Christ ?… Mais la carmélite qui patronne les missions n’a pas bougé d’entre ses quatre murs. Mais son cœur était assez grand pour contenir toutes les missions. Le sou pour la propagande de la Foi a été créé par une pauvre ouvrière. Qu’est‑ce qui nous empêche d’en faire autant ? Si les missionnaires sont des fonctionnaires qui se bornent à dire des mots, ils ne créeront rien. S’ils ont derrière eux un courant de lumière et d’Amour, ils pourront rayonner.
Depuis l’Ascension, le Christ est invisible. Il ne peut devenir visible que par chacun de nous devenu le visage de Jésus‑Christ.
Quand une nation envoie un ambassadeur dans un pays, va‑t‑il apporter toutes ses querelles domestiques au dehors ? Il doit être le drapeau de son peuple. Nous, les ambassadeurs du Christ, nous ne pouvons porter devant eux nos querelles, nos mesquineries. Christ ne peut répandre Sa lumière que si nous portons le visage du Christ.
C’est grave si nous nous croyons chrétiens en colportant des mensonges, des médisances, des jugements téméraires. L’Evangile, c’est chacun de nous, c’est la Bonne Nouvelle. Quelle merveille de pouvoir dire :
» je suis la Bonne Nouvelle et partout où je passe, je sème la joie « .
Christ est mort d’Amour. Il nous attend et pour les missions, nous donnerons notre sou, notre vie, goutte à goutte, nous serons, des pieds à la tête, la Bonne Nouvelle.
La bonne nouvelle de Dieu
(Madeleine DELBREL)
Dans la mesure où notre monde veut être en rupture de Dieu, où on entend se passer de Dieu, s’organiser en deçà de Dieu, Dieu devient pour lui une nouveauté et le Dieu de l’Évangile redevient une nouvelle.
Le chrétien en face de la déchristianisation, lutte souvent contre des faits, des événements nouveaux, pour que dure la foi là où il est; il apparaît comme l’homme du passé.
Au contraire, en face de l’athéisme, le chrétien croyant, parce qu’il est croyant, pose par sa vie une hypothèse vivante de Dieu, là même où il n’y a plus d’hypothèse de Dieu.
Sa foi en Dieu est pour ce nouveau monde un phénomène encore plus nouveau.
Le chrétien est pour ses frères un homme qui aime les choses du monde à leur valeur et dans leur réalité, mais il est aussi un homme qui préfère à toutes ces choses le Dieu dont il est le croyant.
Sa préférence l’amène à certains choix.
On le voit ainsi choisir Dieu invisible.
Ces choix sont interrogation à neuf pour le monde, sur ce qui dépasse le monde.
Quand des hommes ignorent que Dieu est leur bien, nous n’avons pas à nous aligner sur leur ignorance, leur misère. Nous ne devons pas seulement croire, mais comprendre que le Dieu vivant de l’Évangile peut être non seulement pour eux une nouvelle, mais une bonne nouvelle.
Prière
Seigneur Jésus, Tu es le guide, et tu nous appelles.
Mais ta voix ?
Qui en a perçu le son ?
C’est dans le silence de la foi que tu parles…
C’est dans le silence des choses cachées de la vie qu’il faut répondre…
Alors donne-nous de trouver aujourd’hui dans l’Évangile, non pas des mots mais ta parole de vie car tu es le Verbe.